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Didgeridoo – L'héritage musical de l'Australie

Le son de cet instrument ancien est difficile à décrire avec des mots. Un bourdonnement sourd, un grondement, rappelant un peu par le timbre le chant de gorge des chamanes sibériens. Il est devenu célèbre relativement récemment, mais a déjà conquis le cœur de nombreux musiciens folk et ambiant.

Le didgeridoo est un instrument à vent folklorique des aborigènes australiens. Représente tube creux de 1 à 3 mètres de long, d'un côté duquel se trouve un embout d'un diamètre de 30 mm. Fabriqués à partir de troncs de bois ou de bambou, vous pouvez souvent trouver des options bon marché en plastique ou en vinyle.

Histoire du didgeridoo

Le didgeridoo, ou yidaki, est considéré comme l’un des instruments les plus anciens de la planète. Les Australiens en jouaient alors que l’humanité ne connaissait pas encore de notes. La musique était nécessaire au rituel païen de Korabori.

Les hommes peignaient leur corps avec de l'ocre et du fusain, portaient des bijoux en plumes, chantaient et dansaient. Il s'agit d'une cérémonie sacrée par laquelle les peuples autochtones communiquaient avec leurs dieux. Les danses étaient accompagnées de tambours, de chants et du grondement sourd du didgeridoo.

Ces étranges instruments ont été fabriqués par la nature elle-même pour les Australiens. En période de sécheresse, les termites rongeaient le bois de cœur de l’eucalyptus, créant une cavité à l’intérieur du tronc. Les gens abattaient ces arbres, les débarrassaient de leurs tripes et fabriquaient un embout buccal en cire.

Le yidaki s'est répandu à la fin du XXe siècle. Compositeur Steve Roach, lors d'un voyage en Australie, je me suis intéressé à des sons intéressants. Il a appris à jouer auprès des peuples autochtones et a ensuite commencé à utiliser le didgeridoo dans sa musique. D'autres l'ont suivi.

Le musicien irlandais a apporté une véritable renommée à l'instrument. Richard David James, écrivant la chanson « Didgeridoo », qui a pris d'assaut les clubs britanniques au début des années 90.

Comment jouer du didgeridoo

Le processus de jeu lui-même est très atypique. Le son est produit par la vibration des lèvres, puis amplifié et déformé plusieurs fois lorsqu'il traverse la cavité yidaki.

Vous devez d’abord apprendre à émettre au moins un son. Mettez l'instrument de côté pour le moment et répétez sans lui. Vous devez essayer de renifler comme un cheval. Détendez vos lèvres et dites « whoa ». Répétez plusieurs fois et observez attentivement le fonctionnement de vos lèvres, de vos joues et de votre langue. Rappelez-vous ces mouvements.

Maintenant, prenez le didgeridoo entre vos mains. Placez fermement l'embout buccal contre votre bouche afin que vos lèvres soient à l'intérieur. Les muscles des lèvres doivent être aussi détendus que possible. Répétez le « whoa » répété. Reniflez dans le tuyau en essayant de ne pas rompre le contact avec l'embout buccal.

La grande majorité des gens échouent à ce stade. Soit les lèvres sont trop tendues, soit elles ne sont pas bien ajustées à l'instrument, soit le reniflement est trop fort. En conséquence, soit il n'y a aucun son, soit il s'avère trop aigu, coupant les oreilles.

En règle générale, il faut 5 à 10 minutes de pratique pour produire votre première note. Vous saurez immédiatement quand le didgeridoo commencera à parler. L'instrument vibrera sensiblement et la pièce sera remplie d'un grondement omniprésent, émanant apparemment de votre tête. Un peu plus – et vous apprendrez à recevoir ce son (on l'appelle Drone) tout de suite.

Mélodies et rythme

Lorsque vous apprenez à « bourdonner » avec confiance, vous pouvez aller plus loin. Après tout, on ne peut pas créer de la musique simplement en fredonnant. Vous ne pouvez pas changer la hauteur d'un son, mais vous pouvez changer son timbre. Pour ce faire, vous devez modifier la forme de votre bouche. Essayez-le silencieusement pendant que vous jouez chanter des voyelles différentes, par exemple « eeooooe ». Le son changera sensiblement.

La technique suivante est l'articulation. Les sons doivent être isolés afin d'obtenir au moins une sorte de motif rythmique. La sélection est réalisée en raison d'une libération soudaine d'air, comme si vous prononciez la consonne « t ». Essayez de donner un rythme à votre mélodie : « trop-trop-trop-trop ».

Tous ces mouvements sont effectués par la langue et les joues. La position et le travail des lèvres restent inchangés : elles bourdonnent uniformément, faisant vibrer l'instrument. Au début, vous manquerez d’air très rapidement. Mais au fil du temps, vous apprendrez à fredonner économiquement et à étirer une respiration sur plusieurs dizaines de secondes.

Les musiciens professionnels maîtrisent la soi-disant technique respiration circulaire. Il permet de jouer en continu, même en inspirant. Bref, le point est le suivant : à la fin de l'expiration, vous devez gonfler vos joues. Ensuite, les joues se contractent, libérant l’air restant et empêchant les lèvres de cesser de vibrer. En même temps, une respiration puissante est prise par le nez. Cette technique est assez complexe et son apprentissage nécessite plus d’une journée d’entraînement intensif.

Malgré son caractère primitif, le didgeridoo est un instrument intéressant et aux multiples facettes.

Xavier Rudd-Oeil de Lionne

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